Le concert hommage à
Freddie Mercury du 20 avril 1992 était divisé en deux parties.
La première étant la succession de plusieurs groupes (Metallica,
Extreme, Def Leppard, Guns N Roses, etc...) jouant seuls en guise d'hommage.
La seconde regroupe Queen et un interprète pour chaque morceau :
c'est la deuxième partie qui est ici décrite. Excusez tout
de suite mon abus de superlatifs... mais ce show est à consommer
sans modération !
Pour
commencer, place au hard-rock dans toute sa splendeur avec "Tie
Your Mother Down". Brian May, Roger Taylor et John Deacon nous
offrent une musique puissante sur ce morceau : ils sont en grande forme.
Cette première chanson est aussi l'occasion pour le public de nous
montrer combien il aimait Mercury et son groupe. Au niveau du chant, c'est
May qui ouvre le bal en chantant le premier couplet et le premier refrain
pour cèder sa place à Joe Elliot, apparement à l'aise
sur ce morceau. De plus, on note la venue de Slash qui fait des étincelles
avec Brian May durant le solo. Le May-tre est comblé : "On devrait
faire ça tous les soirs" dit-il... Le concert sera grandiose, c'est
une certitude. Toujours dans un registre très hard rock, on continue
avec "I Want It All". C'est à
Roger Daltrey de venir chanter. Ce morceau semble fait pour lui. Le public
ne s'y trompe pas : il est déchaîné ! En plus, la musique
est toujours aussi convaincante, May étant secondé par Tony
Iommi, guitariste de Black Sabbath... La troisième chanson fait
figure de pause au milieu du déluge électrique qu'est ce
début de concert : il s'agit de "Las Palabras
De Amor". Pour cette chanson partiellement chantée en
espagnol, c'est un italien qui chantera : Zucchero. Bonne prestation, sobre
mais très appréciée une fois de plus...
Après cela, on repart
de plus belle ! En effet Gary Cherone s'octroie
"Hammer To Fall". Le chanteur d'Extreme nous montre sa passion
pour Queen, allant même jusqu'à imiter Freddie Mercury. Ce
morceau nous prouve une nouvelle fois le talent de Roger Taylor derrière
ses caisses : il est tonitruant ! Moins connu mais tout aussi efficace,
nous avons ensuite droit à "Stone Cold
Crazy" merveilleusement bien chanté par James Hetfield...
Les musiciens, dont Iommi sont aussi très impressionnants, n'ayant
pas joué cette chanson depuis longtemps... Changement total de registre,
on passe aux gros hits de Queen avec "Crazy Little
Thing Called Love". Moins hard mais tout aussi excitant. Seulement,
la performance de Robert Plant aurait pu être meilleure comme sur
"Innuendo" interprété
plus tôt qui ne figure même pas sur le DVD ni la VHS tellement
la chanson a été massacrée. Moment d'émotion
ensuite grâce à "Too Much Love Will
Kill You". Brian May interprète seul cette ballade sans
batterie ni basse... Un piano, un point c'est tout ! Tout Wembley écoute
religieusement cette chanson qui n'est pas une sorte de pause mais bien
un des plus grands moments du concert...
Le public, plutôt passif
va avoir l'occasion de se refaire avec le très célèbre
"Radio Ga Ga" interprété
par Paul Young. 72 000 personnes claquant dans les mains comme un seul
homme, cela donne des frissons d'autant plus que Paul Young semble être
comblé, jouant avec son micro comme une majorette avec son bâton
! Plus rock, tu meurs ! Wembley, en délire, n'est pas au bout de
ses surprises... En effet, Brian May appelle sur scène Seal. Que
va-t-il bien pouvoir chanter ? Il chantera "Who
Wants To Live Forever" admirablement bien à tel point
que le stade l'accompagnera sur chaque refrain. A noter également
que les musiciens nous offrent encore et toujours une musique pleine d'émotion...
L'arrivée de Lisa Stansfield avec ses bigoudis et son aspirateur
ne nous permet aucun doute sur le morceau qu'elle va chanter. Cet "I
Want To Break Free" est également un grand moment. Le
public ne s'y trompe pas, toujours aussi déchaîné,
il fera un triomphe à Lisa Stansfield mais il faut aussi noter que
le solo de Brian May est parfait, on croirait celui de l'album !
Se succèdent ensuite
sur scène Annie Lennox maquillée à outrance et vêtue
d'une robe majestueuse et David Bowie quant à lui très élégant
pour chanter "Under Pressure" : le
public est ravi de pouvoir entendre l'une des chansons les plus populaires
de Queen outre-manche. Annie Lennox et David Bowie forment un duo remarquable
devant des musiciens toujours aussi inspirés, John Deacon étant
particulièrement bon à la basse sur ce morceau qu'il affectionne
visiblement. David Bowie nous présente ensuite le chanteur Ian Hunter
du groupe Mott The Hoople (groupe des années 70) pour ce qui sera
la plus grande surprise de la soirée : "All
The Young Dudes". Huit personnes sont sur scène pour
interpréter ce titre écrit par Bowie : Mick Ronson pour accompagner
May à la guitare, David Bowie et son saxophone, Ian Hunter pour
le chant, Joe Elliott et Phil Collen pour les choeurs et bien entendu Deacon
et Taylor... La guitare de Ronson donne à cette chanson un air de
nostalgie très apprécié et les choeurs sont magnifiquement
bien travaillés mais il est vrai que les deux représentants
de Def Leppard sont habitués... Cette chanson est tout simplement
magnifique ! Tout aussi surprenant ensuite, nous avons droit à "Heroes"
qui sera interprétée par David Bowie. Décidément,
les performances du Thin White Duke sont ce soir-là très
appréciées à tel point que le chanteur se laissera
aller à une prière devant 72 000 personnes attentives !
Bowie
laisse donc sa place à... George Michael ! Contraste saisissant
! Ce dernier se lance dans un "'39"
où l'on est heureux de voir le brelan royal réuni sur
le devant de la scène... Fermons les yeux, on pourrait se croire
avec Queen au grand complet ! George Michael appelle une Lisa Stansfield
"sans bigoudis et sans aspirateur" mais pas sans voix, bien au contraire
! Il s'agit là aussi d'un grand duo. "These
Are The Days Of Our Lives" est le moment pour les trois musiciens
de se souvenir de Freddie, quelques mois plus tôt, dans un état
pathétique mais voulant tout de même tourner un clip. Visiblement
très ému, Roger Taylor aura par exemple très longtemps
les yeux fermés tout en jouant... George Michael nous rappelle après
cela quelle est l'ampleur du SIDA. Il réclame que l'on "fasse attention"
car "tout le monde est concerné". Wembley applaudit ces quelques
mots du Chypriote juste avant qu'il se lance dans un "Somebody
To Love" qui deviendra le plus grand moment du concert. La performance
du chanteur est tellement énorme que beaucoup pensent qu'il pourrait
devenir le chanteur de Queen mais, lui, sait mieux que quiconque que Freddie
est irremplaçable ! On découvre également la chorale
gospel de Londres sur ce titre, ce qui accentue sa profondeur.
Comment faire mieux que Somebody
To Love, on se dit alors que "Bohemian Rhapsody"
peut être encore plus grandiose et c'est justement la chanson suivante
! Cette fois, c'est Elton John qui va chanter... et petite surprise, on
sent un Elton John peu convaincu sur la première partie de la chanson.
Le solo de May vient remettre les choses au point et l'arrivée de...
Axl Rose après le passage enregistré semble être salutaire.
Seulement sa fougue ne suffit pas et la réunion des deux chanteurs
en fin de chanson restera l'un des seuls points positifs de ce Bohemian
Rhapsody bien interprété mais n'atteignant jamais des sommets
d'inspiration. Elton John va pouvoir cependant se rattraper avec "The
Show Must Go On", morceau qui lui convient visiblement mieux.
Le public le sent et la verve des musiciens - May et Iommi en tête
- fait le reste : on n'en peut plus d'applaudir !
Roger Taylor remercie le
chanteur et se lance dans la chanson emblêmatique de Queen : "We
Will Rock You". Le public, à l'unisson une énième
fois, tape dans ses mains : c'est du grand spectacle, du stadium-rock !
Qui pour chanter ? Axl Rose, bien sûr... Ce dernier, vêtu d'un
slip (!) se déchaîne et Brian May le suit pour faire un dernier
solo de grande classe.
La fin du concert est proche
et la venue de Liza Minelli pour interpréter "We
Are The Champions" est, selon May, la chose que Freddie aurait
le plus apprécié. Ce chant sera superbe, le public étant
ivre de bonheur ! L'arrivée de tous les invités sur scène
aurait certainement fait plaisir à Freddie. L'hommage était
réussi !
La conclusion est simple,
Roger Taylor se contentant d'un : "Good night Freddie, we love you !" Place
maintenant à God Save The Queen avec l'apparition de Freddie sur
les écrans géants ce qui génère une ultime
ovation du public londonien...
Cyril,
le webmaster
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